Parfum de toile Pâleurs de bleu tendues étirées à l’infini Effilochés rouges de sentiments couchés Transparences émues, offertes et grisantes Lambeaux roses de peau vibrante Je voudrais apprendre par coeur toutes ces couleurs Coups de pinceau, coups de couteau Phrases cachées et jetées l’air de rien Sans aucun sens comme ils disent ! J’ai rêvé d’arriver enfin à peindre l’indicible, Parfums du coeur et du corps Méli-mélo de demi-teintes effleurées Juste caressées sur la toile offerte, Murmure de l’âme qui erre Paysage mental toujours pas compris Mais tellement vécu, ressenti, respiré Combien de fois faudra-t-il recommencer ces gestes Pour comprendre l’essence-ciel Mais d’où viens-tu Pour dire tout cela ? Mais qui es-tu Pour peindre comme cela ? Voyage interdit au-delà de toute espérance Voyage sans entrave Images accrochées à mon corps comme des coquillages Images rivées au creux de mon ventre Images arrachées devenues soudain aériennes et vivantes Aimer la toile enfin libérée Me fondre en elle et n’en plus revenir Hisser les voiles de la création Peindre et peindre jusqu’à plus soif Me laisser submerger par les flux et reflux de la couleur Marée haute des carmin, vermillon, rouge de Chine et de Venise Torrent des roses et tous ces fuchsia qui m’obsèdent Prolonger le voyage jusqu’à l’ivresse de la térébenthine En finir enfin avec le bleu royal entêtant, envoutant...
Nicole Anquetil ... |